
Bon, avec un long délais, je reviens à quelques découvertes et redécouvertes des derniers jours. D'abord un court détour par la peinture de Stuart Sutcliffe, le premier bassiste des Beatles. Mon intérêt pour la peinture étant plutôt sporadique, décousu, je ne pourrais élaborer sur les influences ou la nature de la courte production artistique de Sutcliffe décédé à 21 ans en 1962. Mais sa peinture m'accroche indéniablement. Le musée de Liverpool qui exposait ses oeuvres, en 2008 si je me rappelle bien, souligne l'influence de deux peintres: Nicholas de Staël et Pierre Soulange. Après avoir pris rapidement connaissance de leur production, je préfère encore celle de Stuart Sutcliffe.

Dans un deuxième temps, la découverte de l'écrivain américain Stuart Dybek m'emballe particulièrement. Son recueil de nouvelles The Coast of Chicago parcours le quotidien de la ville à travers la musique, le baseball, la peur de la bombe atomique, ses professeurs, son architecture...Entre les échos de quelques accords de Chopin sortant d'une bouche d'aération ou les disques de Howlin' Wolf ou de Screamin' Jay Hawkins écoutés avec le passage d'un train, Stuart Dybek utilise aisément la référence culturelle pour dévoiler les passions, phobies, croyances et paresses des habitants de Chicago. Voici une des très courtes nouvelles du recueil:

L'été , en attendant la nuit sous le ciel rougeoyant du crépuscule, nous nous postions au coin des rues pour observer le va-et-vient des voitures dans le quartier. Il arrivait parfois qu'une d'entres elles circule sans phares allumés et alors nous hurlions tous, «Les phares!»
«Les phares!» Nous n'arrêtions pas de hurler jusqu'à ce qu les feux s'allument. C'était en général immédiat et le chauffeur se retournait pour nous crier un merci , ou se dissimulait embarrassé derrière son volant, ou encore mettait le gaz et nous ne pouvions qu'apercevoir la lueur fugitive des feux rouges.
Mais il arrivait aussi -aller savoir pourquoi- que le conducteur, éméché ou arrogant, obstiné ou simplement perdu dans son rêve de rejoindre un ailleurs, continue de conduire tous feux éteints, et alors nous pouvions entendre d'un bout à l'autre du quartier des cris jaillissants des hallsd'immeubles, des devantures de magasinsm des seuils des maisons et d'autres recoins, des voix clignotant comme des lucioles: «Les phares!Tes phares! Hé, les phares!»
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